La photocatalyse comme traitement contre la pollution de façade

La pollution atmosphérique affecte les bâtiments, l’environnement, la santé, la vie. Lutter contre la pollution est devenue un enjeu sanitaire majeur et certaines solutions voient le jour qui pourraient représenter des avancées importantes en matière de dépollution de l’air. Parmi les dernières innovations, la photocatalyse offre de belles perspectives. En quoi cela consiste et est-ce vraiment efficace ?

La photocatalyse, qu’est-ce que c’est ?

Les différentes sources de pollution

Les sources de pollution sont multiples :

  • La pollution urbaine provenant des activités humaines comme l’utilisation de voitures, le fonctionnement des usines, la circulation aérienne etc.
  • La pollution biologique que l’on voit souvent sur les façades : prolifération de mousses, propagation de spores, champignons et autres lichens impactant l’équilibre biologique et entrainant de fortes dégradations.
  • Les pollutions chimiques au sein même de nos habitats et provenant de nos meubles, des peintures, des produits d’entretien que nous utilisons quotidiennement.
    Nos maisons, nos bâtiments sont tout autant exposés à toutes ces sources de pollution que nous. Façades dégradées, murs affichant des taches de pollution, salissures noires, fissures ou micro-organismes, tout y passe. Alors pour nous protéger et protéger nos espaces, il existe une technique révolutionnaire comme traitement de pollution de façade, la photocatalyse.

Le principe de la photocatalyse

La photocatalyse est un phénomène de catalyse naturel qui consiste à déclencher la dégradation de la matière sous l’action des rayons ultraviolets d’origine solaire ou artificiel. Une substance, le dioxyde de titane, est apposée sur la surface. C’est elle qui joue le rôle de photocatalyseur provoquant ainsi une réaction chimique à la lumière. Ce photocatalyseur peut être actif pour une durée variant entre cinq et dix ans. Ce procédé photocatalytique dégraderait les polluants contenus dans l’air.
Autre caractéristique intéressante de la photocatalyse, la surface traitée devient hydrophile. L’eau ne pénètre donc pas et au lieu de couler le long de la surface et entrainer des infiltrations, elle glisse et opère par la même occasion un nettoyage en entrainant avec elle salissures et autres poussières.
Cette technique entrainerait, selon les dernières études scientifiques, la dégradation des molécules responsables des pollutions chimiques, les composés organiques volatils ainsi que la décomposition des matières organiques, les polluants biologiques. Plus surprenant, selon ces mêmes études, elle serait même efficace contre les bactéries et virus, notamment le virus de la grippe.
La photocatalyse peut tout à fait être utilisée en intérieur comme en extérieur. Le produit étant microporeux, il permet par ailleurs, au support de respirer.

Application d’un traitement de photocatalyse

Il n’est pas aisé de réaliser un traitement catalytique de façade soi-même. Il est conseillé de faire appel à des sociétés spécialisées qui pourront effectuer le travail selon les normes en vigueur.
Sous forme de lasure, elle s’applique sur tous types de supports et de matériaux. Elle peut également être appliquée par projection ayant pour effet de désencrasser le mur de la présence de lichen, mousses et autres substances organiques.
Enfin, il existe aujourd’hui des peintures minérales à effet photocatalytique appelées peinture dépolluantes pour façades, permettant de repeindre son extérieur et son intérieur pour créer un environnement propre et sain.

La photocatalyse : une technique à l’efficacité controversée

Les fabricants défendent le produit en affirmant qu’il détruit 99% des cov, des bactéries, des virus et des matières organiques polluantes. En réalité toutefois, les performances de la photocatalyse dépendent de plusieurs facteurs :

  • Le climat et pas seulement le degré d’ensoleillement sinon la température et l’humidité
  • La qualité des lampes en cas d’UV générées artificiellement
  • La nature du catalyseur
  • L’exposition des surfaces traitées
  • La concentration et la nature des divers polluants présents
    Cela fait beaucoup d’éléments à prendre en compte pour avoir l’assurance de résultats.
    Le dioxyde de titane est le catalyseur le plus fréquemment utilisé car réputé pour son efficacité sur les différentes sources de pollutions. Cependant, il aurait été classé comme agent potentiellement cancérigène. Il est à noter, par ailleurs, que le procédé photocatalytique en lui-même peut engendrer l’émission de sous-produits toxiques, plus encore que ceux qu’elle aurait pour vocation de détruire. Ainsi, certains scientifiques affirment sans détour que le remède serait sans doute pire que le mal. Les sceptiques ajoutent également que l’efficacité de la technologie n’a pas été démontrée en conditions réelles avec des résultats avoisinant seulement les 50% de dépollution.
    D’un autre côté, certains argumentent, au contraire, que le dioxyde de titane ne serait pas nocif pour la santé. La réglementation européenne n’a d’ailleurs pas émis de conclusion de nocivité à son sujet et le produit n’entre pas dans la liste des substances toxiques de l’Union Européenne. Il semblerait également que le processus de réaction photocatalytique finalisé produirait essentiellement de l’eau et parfois de faibles quantités de dioxyde de carbone.
    Alors que dire ? La photocatalyse est-elle l’invention du siècle ou une supercherie ?